Communiqué de presse 25 mars

Encore un tour de vis?

Les durcissements de la loi sur l’asile défendus aujourd’hui par le Conseil fédéral s’inscrivent dans un long processus de démantèlement. Depuis 30 ans, à chaque révision introduite, la Suisse s’écarte un peu plus du vrai sens du droit d’asile : protéger les personnes persécutées.

Le Conseil fédéral qualifie certaines mesures de « dommages collatéraux », qui devraient être acceptées sous prétexte qu’elles ont été mises dans le même panier que l’accélération de la procédure d’asile, accélération dont le besoin serait urgent. Dans ce contexte, le comité référendaire souhaite répéter que les mesures urgentes n’apportent aucune accélération de procédure favorable aux demandeurs d’asile.

Une telle accélération serait déjà possible aujourd’hui, sans restructuration complète du domaine de l’asile. L’Office fédéral des migrations devrait mettre la priorité sur le traitement des demandes qui ont de fortes chances de déboucher sur la reconnaissance d’une protection, ce qu’il ne fait pas.

En ce sens la révision actuelle est particulièrement critiquable. La suppression de la procédure d’asile via ambassade concerne celles et ceux qui sont les plus vulnérables et les plus directement menacé-e-s. Les femmes et les enfants doivent désormais s’adresser à des passeurs souvent sans scrupules et entreprendre un voyage périlleux.  De plus, la désertion n’est plus reconnue dessin avec la pressecomme un motif d’asile, ce qui fragilise la position de personnes courageuses qui s’opposent à des régimes militaires et dictatoriaux, comme par exemple l’Erythrée ou la Syrie.

Des procédures d’asile justes ne sont justement plus possibles

La mesure instaurant des camps pour les demandeurs d’asile dit « récalcitrants », à cause notamment des critères vagues qui censés permettre de définir un individu comme tel, ouvre la porte à l’arbitraire. Le raccourcissement des délais de recours contre les décisions d’asile de 30 à 10 jours, comme il est prévu dans la phase test, menace le caractère équitable de toute procédure. À travers cette phase-test est mis sur pied un standard pour le futur dont l’introduction dans la loi ne pourra que très difficilement être évitée.

La dissuasion ne marche pas

Seule une partie infime des exilé-e-s trouve asile en Suisse. Indépendamment des durcissements introduits, le nombre de demandes d’asile en Suisse évolue de façon similaire à ceux des autres pays alentours. Les motifs de fuite sont les innombrables guerres civiles, les violations des droits humains et la misère, qui menace le destin des êtres humains de façon globale. 43 millions de personnes dans le monde ont dû quitter leur pays. 80% d’entre elles restent dans leur région d’origine, et se trouvent donc surtout dans les pays du Sud. Ce n’est qu’une infime partie de ces personnes qui se trouvent en Europe et en Suisse. Que la Suisse essaie de maîtriser ce flux à travers une politique de dissuasion ne fonctionne pas. Nous nous réjouissons que les femmes du PDC soient cette semaine arrivées à la même conclusion.

Pour toutes les informations en français relatives à notre campagne : www.stopexclusion.ch

Contact : Aldo Brina, co-président de Stopexclusion,

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