Appel du groupe Art + Politique

logo_350wArt+Politique soutient la campagne des opposants à la révision de la loi sur l’asile en récoltant les noms de personnalités qui apparaîtront dans des encarts publicitaires pour le «non» et grâce à des artistes participant à des manifestations ou écrivant un texte pour le journal de la votation. Art+Politique transmet les propositions de soutien à qui de droit. Les groupes locaux engagés dans la campagne décident ensuite de leur éventuelle utilisation.

Nous aimerions par ailleurs participer à la campagne de votation sur Twitter. Pour ce faire, nous recherchons des phrases pointues, percutantes et courtes dont l’effet est susceptible d’aller au-delà de la seule campagne de votation. Les personnes pour qui la bonté humaine est une évidence, pour qui les droits humains sont intangibles et pour qui la politique d’asile ne doit pas viser à faire disparaître les personnes ont ainsi une plateforme pour s’exprimer.

 

Pourquoi le groupe s’oppose aux mesures urgentes…

La Suisse a une loi sur l’asile depuis 1981. En peu plus de 30 ans, ce texte a été révisé dix fois, toujours avec le même objectif: durcir. La loi sur l’asile est aujourd’hui l’une des plus compliquées et des plus sévères de la législation suisse. Elle ressemble à une loi de police faite sur mesure pour les requérants d’asile.

Le réfugié est une personne qui, «craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de sa appartenance à un certain groupe social ou de sa opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité» (Convention relative au statut des réfugiés, Genève, 28 juillet 1951).

L’actuelle politique d’asile et des réfugiés n’a plus grand-chose à voir avec le principe de protection. Un soupçon général pèse aujourd’hui sur celles et ceux qui fuient leur pays et arrivent en Suisse: celui de vouloir profiter et tromper notre système. Ces personnes doivent toujours, d’abord, prouver que ce soupçon est faux.

La Suisse serait trop attractive pour les réfugiés; cette attractivité devrait être constamment diminuée, au moyen de mesures toujours plus restrictives: c’est le «mantra» qui résonne dans la politique suisse, depuis des années, même si de nombreux problèmes, parmi ceux qui sont critiqués, proviennent justement d’une politique dissuasive qui criminalise et pousse des milliers de personnes dans l’illégalité.

Sur quoi votons-nous le 9 juin?

Concrètement, outre divers durcissements dans le domaine de l’asile, nous devrons décider

  • si le dépôt de demandes d’asile dans les ambassades doit être supprimé,
  • si l’objection de conscience et la désertion ne sont plus des motifs d’asile,
  • si les requérants d’asile dits «récalcitrants» doivent être séparés des autres et hébergés dans des conditions proches ce celles de l’emprisonnement.

Indépendamment de ces points, c’est sur une orientation fondamentale de notre politique d’asile que nous devons nous prononcer.

Nous votons sur une loi qui, au nom de l’accélération des procédures, sépare les requérants de la population suisse et les envoie aussi loin que possible. Les citoyens n’ayant pas une vision de la pratique concrète dans le domaine de l’asile acceptent plus facilement, en votation, l’arbitraire et la violation des droits de l’homme. Or nous votons sur un projet de répression et d’exclusion appelées à devenir des normes qui donneront le ton. Enfin, nous votons sur un contexte européen dans lequel la politique d’asile suisse s’est imbriquée et qui, de plus en plus, lui sert de cadre de référence: nous votons, indirectement, sur la fermeture des frontières européennes extérieures, sur la misère et sur la mort transportée par les bateaux de réfugiés.

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